L'idée de faire une course à la voile autour du monde n'est pas récente. La première course a eu lieu en 1968, lorsque 9 aventuriers se sont lancés d' Angleterre via le Cap Horn pour revenir en Angleterre.
Robin Knox-Johnston, officier dans la Royal Navy, a été le premier à arriver et le seul a terminer la course. Il lui a fallu 312 jours pour accomplir ce tour du monde.

Quand l'épreuve "Orxy Quest" commencera à Doha le 5 février prochain, le public pourra suivre une épreuve où la toute dernière génération de multicoques géants high-tech impressionnera tous ceux qui suivent l'avancement des bateaux dans leur tour de la planète. La première de ces machines arrivera à Doha moins de deux mois après le coup d'envoi, ayant couvert le parcours de 27 000 milles en 55 jours environ. Alors que Knox-Johnston obtenait une moyenne de 3.2 nuds pendant son voyage, le gagnant de la Coupe Orxy devrait réaliser une moyenne au dessus de 20 nuds.

Le départ, situé sur la côte est du Qatar, offrira quelques défis tactiques intéressants dès le coup d'envoi. Une fois qu'ils auront franchi la ligne de départ, la flotte se dirigera vers l'est et légèrement vers le nord, jusqu'à son entrée dans le Détroit d'Hormuz. Celui-ci sépare l'Oman de l'Iran et est connu pour ses forts courants et la densité de son trafic maritime. Ces difficultés de navigation feront que les marins n'auront pas beaucoup d'occasions pour se reposer avant le passage du détroit et la traversée du Golfe d'Oman, de la mer d'Oman et leur entrée dans l'Océan Indien.
Une fois éloignée des embûches de la civilisation, la flotte descendra vers le sud pour profiter des vents forts des Mers du Sud. En premier lieu, ils devront faire face aux caprices du Pot au Noir, ou le vent faible et volage et la chaleur torride feront payer un lourd tribut aux équipages. Une fois l'équateur derrière eux, ils trouveront les alizés et un parcours agréable pour les emmener vers les eaux froides du Grand Sud.
Les Mers du Sud entourent l'Antarctique et sont réputées pour leur tempêtes, leur mer déchaînée et des températures glaciales.

C'est ici que la vraie course commencera, quand les voiliers géants atteindront les 30 nuds et que la vie à bord se déroulera sur la corde raide. Les plus courageux plongeront encore plus au sud pour réduire la distance parcourue, mais ils seront obligés de passer des journées terrifiantes devant les écrans radar pour surveiller les icebergs et pour éviter le choc frontal des systèmes météorologiques et leurs vents violents. Ils seront alors au curs des quarantièmes rugissants et des cinquantièmes hurlants. Les bateaux descendront ensuite en dessous de l'Australie et de la Nouvelle Zélande, avant de traverser la ligne de changement de date et d'entrer dans le Pacifique Sud. C'est dans le Pacifique que les bateaux seront à l'endroit le plus éloigné de la terre.
Tandis que le Cap Horn à la pointe sud de l'Amérique Latine signale l'entrée dans une zone de conditions plus calmes, ceci ne sera pas le cas pour les bateaux dans cette épreuve pour remporter l'Oryx Quest. Ils auront encore l'Atlantique Sud à traverser et il faudra passer le Cap de Bonne Espérance en Afrique du Sud avant de tourner vers le nord pour retrouver un temps plus chaud et un peu de répit. Les alizés fourniront de nouveau des conditions paisibles, le Pot au Noir leur donnera le mélange habituel de grains, de trombes d'eau, d'humidité déprimante et de brises capricieuses. La flottille devra confronter encore une fois les difficultés de la navigation avec la circulation et les courants dans le détroit d'Hormuz, avant de s'élancer vers la ligne d'arrivée à Doha.

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