COMMUNIQUÉ du 21/04/2005

Daedalus termine deuxième de l'Oryx Quest 2005

Toutes les bonnes choses ont une fin. Pour Tony Bullimore et l'équipage de Daedalus, la fin s'est pourtant faite attendre. 75 jours, 0 heure, 20 minutes et 48 secondes après son départ de Doha le 5 février dernier, l'équipage international est reçu au Qatar avec un accueil triomphant.

Si leur dernière semaine en mer fût particulièrement lente, ce n'était rien à côté de leur dernière nuit et des tout derniers milles avant la ligne d'arrivée. A la tombée de la nuit mercredi, le vent disparaissait avec le soleil, laissant Daedalus encalminé sur une mer désespérément plate. Les équipiers n'ont rien pu faire d'autre que d'essayer, une fois encore, d'extraire de leurs voiles le moindre dixième de nuds. Au lever du jour, Tony Bullimore et ses hommes étaient toujours en mer, et en milieu de matinée, une légère brise leur permettait de glisser plus vite vers l'arrivée. Mais à peine avaient-ils la ligne en vue que le vent tombait à nouveau. Les organisateurs de la course se sont rassemblés sur le front de mer, et c'est finalement à 11h20mn48s GMT (14h20mn28s en heure locale), que Daedalus a franchi la ligne d'arrivée, trois milles au large de Doha, pour prendre la seconde place de l'Oryx Quest 2005. Après avoir passé une semaine à surveiller la moindre risée et à zigzaguer entre les nombreux navires, l'équipage du catamaran célèbre enfin son retour à terre. Heureux et soulagés d'avoir bouclé ce tour du monde, ils affichaient tous un visage radieux après le passage de la ligne. Malgré les frustrations, leur aventure est enfin terminée.
Lorsque Daedalus est arrivé au Qatar en début d'année pour prendre le départ de cette course autour du monde, plus d'une personne esquissait un léger sourire devant l'audace d'un skipper qui se préparait à défier une flotte de multicoques parmi plus rapides au monde, avec un catamaran d'ancienne génération. C'est vrai, Daedalus est une vieille monture avec plus d'un tour du monde sous ses dérives. Quant au skipper, il fait lui aussi figure de vieux loup de mer avec un grand nombre de milles dans les poches. Tout deux forment un couple assez incongru aux côtés de Doha 2006 ou de Geronimo. Malgré une récente remise à neuf, Daedalus porte toujours les cicatrices des nombreuses courses au large auxquelles il a participé. Lors de la conférence de presse avant le départ, Tony Bullimore n'a pas hésité à sourire lorsqu'on lui a demandé comment il dépenserait la récompense promise en cas de victoire. Son sourire avait quelque chose d'ironique. Peut être parce que le skipper en sait plus que les journalistes alors présents dans l'assistance. Il sait que pour gagner une course, il faut d'abord la terminer et que l'expérience est un très bon professeur. La plupart des épreuves autour du monde connaissent leur lot de difficultés et en naviguant prudemment, en s'accrochant et en évitant les embûches, Tony savait qu'il aurait une chance d'obtenir un bon résultat. Au final, il a même fait mieux. Il a réalisé une superbe course, il a su relever le défi, il a surmonté plusieurs tempêtes et ouragans, il a établi un nouveau record du Cap de Bonne Espérance à l'île Maurice, et il a décroché une seconde place bien méritée sur la première édition de l'Oryx Quest.
Au cours des 75 derniers jours, Tony Bullimore a su garder la tête froide. Ses carnets de bord ont révélé un skipper attentionné, qui ne tarit pas d'éloges envers ses équipiers et son bateau. Il faut beaucoup de talent, de ruse et aussi pas mal de chance pour terminer un sprint sans escale autour de la planète et Tony Bullimore n'a manqué de rien. Dans ses carnets de bord, le skipper parlait aussi très souvent de nourriture et de plaisirs culinaires. Maintenant que la course est terminée, il va pouvoir déguster de bons plats au curry et les compléter par quelques verres de boisson festive. Après plus de deux mois en mer, ses équipiers et lui pourront enfin apprécier la saveur de chaque plat. Aux côtés des équipages plus professionnels de Cheyenne, Doha 2006 et Geronimo, celui de Daedalus semblait relativement novice. Mais chacun d'entre eux a navigué avec persévérance et sagesse, et au final, ils se sont démarqués. Pour leur retour à terre, ils méritent tous les honneurs.
Dans quelques jours, l'équipage de Daedalus va se disperser. Tony Bullimore va rentrer à Bristol en Angleterre. Ses amis vont lui demander comment il va et ce qu'il a fait dernièrement, et avec un sourire, il leur répondra sans doute qu'il est juste allé faire un tour en mer. Seuls ses équipiers et lui sauront à quel point les trois derniers mois furent difficiles. Ils ont enduré la chaleur de deux traversées des tropiques, et le froid d'un sprint autour de l'Antarctique. Néanmoins, ils ont été récompensés pour leurs efforts. Un chèque de 300 000$ les attend le soir de la remise des prix pour couronner leur deuxième place. Notre récompense à nous, c'est de les avoir suivi dans cette épreuve et d'avoir été témoins de leur courage et de leur détermination. Un grand merci à Tony et à son équipe qui nous ont fait vivre des moments passionnants à travers leur tour du monde, et merci à tous ceux qui ont suivi cette formidable course. Tous les concurrents sont revenus sur la terre ferme. Que demander de plus à une épreuve qui envoie de frêles êtres humains affronter les forces des océans et qui les ramène sains et saufs pour nous faire partager leur aventure et leur soif de vivre.


Retour à la page précédente